"C'est sextra" : l'actualité du sexe mise à nu deux fois par mois
Le sexe, on en parle beaucoup. Pourtant, les médias continuent de faire des focus sur les derniers sextoys plutôt que d'évoquer les sujets complexes. Newsletter bimensuelle, "C'est sextra" a pour ambition d'informer, d'analyser, de questionner les sexualités et les représentations des corps. On y va ?
J'ai l'impression d'être montée sur la scène. Les projos plein feu dans les yeux, je cherche à vous voir, vous, lecteurs, lectrices. Peut-être suis-je seule - quand on écrit, on est souvent seul. J'espère cependant vous rencontrer - vous séduire, vous confronter. Apprendre à vous connaître, au moins un peu.
J'aimerais vous éclairer aussi, sur certains sujets qui me sont chers. Voici ce que je vous propose.
Le bruit du cucul, le soir, au fond de la Toile...
Parmi ces thématiques, les sexualités et la représentation des corps. Le sexe est certainement le sujet qui fait le plus de bruit ; paradoxalement, c'est aussi l'un des moins documentés. Les temps changent, bien, sûr, et c'est tant mieux ! On peut aujourd'hui devenir une experte universitaire en sex studies, un influenceur hyper pointu sur les bonnes pratiques. Le sujet, pourtant, continue de gêner (si vous vous demandez quoi faire dans la vie, préférez la communication de crise pour une start-up que la sexologie : vous aurez beaucoup plus de chance de trouver du travail et vous éviterez d'avoir à convaincre vos proches que vous n'êtes pas un pervers).
Avec une illustration qui déchire son string de Anna Wanda Gogusey. Photo : DR
Ces dix dernières années, les rédactions ont créé leur rubrique "sexo". Notez bien qu'on parle rarement de journaliste en matière de sexualités1, plutôt de thérapeute ou de chroniqueuse - soit, une experte. Pour tracer une ligne parallèle, imaginez qu'on fasse appel à Bixente Lizarazu non pas seulement pour commenter des matchs mais aussi pour évoquer l'économie du ballon rond, les affaires juridiques, l'impact écologique du Qatar 2022. Ça le ferait moyen, non ?
Autre question de vocabulaire, il n'est pas question de rubrique "sexualités", mais de rubrique "sexo"- plus fun et moins évocateur, sûrement. D'ailleurs, nombreux sont les magazines et webzines dont l'entrée sexo se fait via l'enfonçage de portes ouvertes, option tips mille fois lus : "booster sa libido", "saint-valentin : comment passer une nuit de rêve", "massages : comment faire grimper l'envie", etc.
Bref, le cul, on en parle, c'est un sujet comme les autres - mais pas vraiment, en fait...
Du cul en dehors des clous
J'ai commencé à écrire sur les sexualités il y a une quinzaine d'années, quand j'étais en poste au journal Libération. En 2021, avec la réalisatrice féministe Olympe de Gê, j'ai écrit Jouir est un sport de combat (Larousse). Ça faisait un moment que j'avais en tête de montrer l'alt-porn, soit les initiatives de pornographes différentes : respectueuses, artistiques, en dehors des clous. Olympe a joué dans des films pornographiques et en a réalisé parce qu'elle est convaincue (et moi aussi)...
qu'il faut montrer les corps et les sexualités dans leur pluralité ;
qu'un regard de femme (female gaze) doit exister dans tous les cinémas ;
que le X n'est pas synonyme de criminalité et qu'on peut réaliser du porno dans le respect de toutes les personnes sur un tournage.
(Si ça intéresse quelqu'un, par exemple un éditeur français, Olympe et moi-même venons de finir un deuxième ouvrage, intitulé Sex Talk,qui sera publié en 2023 aux Etats-unis, au Royaume-Uni et en Océanie par Hardie Grant.)
Quizz, boum, hue !
En tant que journaliste, je m'intéresse également aux sujets culture et à nos comportements sur les réseaux. Mais ma passion entre toutes reste la fiction. En 2017, j'ai fédéré le collectif ctrlX, qui réalise des audios érotiques à partir de textes littéraires. Certains d'entre vous nous connaissent et nous suivent - merci <3.
(Tout ça, c'est pour de faux, hein - bon en fait, pas complètement...)
Glitch art réalisé à partir de l'illustration de Yann Valeani pour "Plus sexe la vie". DR
En kesselienne assumée - entre journalisme et fiction, je vous propose une niouzletter bimensuelle rythmée par...
une actualité, des analyses, mais aussi des fun facts sur les sexualités et la pornographie ainsi que leurs satellites - par exemple "'mes fantasmes, c'est la honte' : vraiment ?" ; "pourquoi de nombreuses femmes regardent-elles du porno gay" ; "des raisons d'en finir avec les hashtags dans le porno" ; "à quoi pense-t-on durant le coït - et pourquoi ?" ; "c'est quoi, le sexe 3.0 ?" ; "faut-il bannir la notion d'efficacité dans nos rapports sexuels ?", etc.
de la fiction érotique et pornographique inédite (swinguez, culottes :) ;
un off de mon espace d'écriture (fiction et journalisme) ;
et last but not least : des quizzsur les sujets que nous partageons, vous et moi - tout le monde aime les quizz, pas vrai ?
Précisions
En tant que journaliste, je vérifie mes informations. Si je ne suis pas sûre de ce que j'avance, je le signale. Je cherche à être aussi précise que possible. Si vous décelez une erreur, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Les fictions érotiques et pornographiques sont, bien sûr, à réserver à un public adulte.
Je n'écris pas systématiquement en écriture inclusive. Je le fais parfois quand ça me semble servir mon propos. De la même manière, j'ai le goût du barbarisme et de l'humour à deux balles.
Je vous vouvoie. J'aime l'idée que nous pouvons échanger sur tous les sujets qui nous titouillent tout en gardant ce marqueur élégant.
Je serai heureuse de recevoir vos retours, vos impressions, vos partages. J'attends de vous lire avec impatience.
Crédits - photo de profil : Hélène Muffarotto // la photo d'ampoules est de Jenn/Unsplash
1 - Toute ma reconnaissance va aux formidables journalistes qui traitent des sujets du sexe dans leur variété. Elles (oui, il n'y a que des femmes à ma connaissance) ont l'avantage d'avoir des angles et des choix de sujets très personnels, ce qui ajoute, à mon sens, à la qualité de leurs productions.