C'est sextra

Le sexe, tout le monde en veut, mais personne ne veut s'y coller quand il faut y penser. Alors ? On en cause ?

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Par Stéphanie Estournet
11 oct. · 2 mn à lire
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Journée internationale de "la fille" : vous avez dit "inégalité" ?

A l’occasion de la journée internationale de “la fille”, ce mercredi 11 octobre, tour d'horizon des difficultés rencontrées par les petites filles et les adolescentes en lien avec leur condition de jeunes personnes et le fait d'être de sexe féminin.

L’expression n’est pas la plus adaptée - on aurait préféré une journée des filles pour signifier la pluralité. L’intention, elle, est louable. Depuis 2012, l’ONU appelle, chaque 11 octobre, à une journée focus sur ces personnes encore très discriminées au quotidien, voire maltraitées du fait de leur jeune âge et de leur sexe - je vous parle là de nos petites sœurs, nos filles, nos petites-filles, nos voisines…

Chez nous, on a tendance à voir les petites nanas comme des mini à couettes, des rigolotes qui vont voir Barbie au cinéma avec leur mère, voire qui s’empowerent en prenant des cours de boxe. Pourtant, ici comme ailleurs, les mineures souffrent encore d’une vive inégalité de traitement. Voici quelques repères sur les injustices qu’elles peuvent vivre au quotidien.

Un monde de viol-ences

  • Selon l’Organisation des nations unies, les jeunes victimes d'exploitation sexuelle sont à 72% des filles.

  • Quelque 7.5 millions de filles mineures sont mariées chaque année (1 femme sur 5 de plus de 18 ans aujourd’hui en vie a été mariée avant sa majorité).

  • En 2023, plus de 4 millions de filles auront probablement subi des mutilations génitales.

Education : une copie à revoir

  • En France, les filles restent les laisser-pour-compte des études scientifiques - qui continuent de mener aux métiers les plus rémunérateurs. Selon l’Observatoire des inégalités, elles ne représentaient, en 2018, que 28 % des étudiants en « sciences fondamentales et applications » - et 28 % des élèves-ingénieurs. 

  • Plus largement, dans les pays à revenu intermédiaire et élevé, seules 14 % des filles classées parmi les meilleurs élèves dans les domaines scientifiques vont être en mesure de travailler dans les sciences. Et elles ne sont que 15% à être diplômées en Stim (science, technologie, ingénierie et mathématiques) dans plus des deux tiers des pays.

Santé : prendre en compte la différence

  • Selon une enquête Essity/ Ifop, un enfant sur trois interrogés a déjà présenté un problème de santé consécutif à la saleté des toilettes à l’école. Pour les filles qui ont leurs règles, c’est la double peine. Alors que cet épisode mensuel parfois difficile devrait être accompagné par les professeurs et le personne encadrant, il est souvent nié (absence de distribution de protections périodiques, de savon, voire d’eau courante ou de papier toilette), voire moqué. Selon Règles élémentaires, d’après une étude Opinion Way, “avoir ses règles à l’école est un facteur de stress pour 80% des jeunes filles”. 

  • L’absence de prise en compte des difficultés physiques rencontrées par les filles draine un potentiel problème de diagnostic. Si on ne parle pas des règles, comment peut-on envisager évoquer l’endométriose (qui touche 1 femme sur 10) ?


A titre personnel, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de constater, lors d’interventions en qualité de freelance, qu’il y avait un gros progrès vers une égalité homme-femme concernant les métiers scientifiques ou encore l’information sur les règles, la possibilité d’être entendue autour de l’endométriose. Mais il s’agissait d’entreprises. De structures pour adultes.

Il est vraiment temps que nos petites meufs soient écoutées, informées. Qu’on les accompagne et les encourage. Bien sûr, s’engager contre les mariages forcés, les viols systémiques sur mineurs, les mutilations génitales, est plus compliqué mais là aussi, on peut se relever les manches et faire des dons à des associations. Et même s’engager.

Meufs de tous les pays, unissons-nous !

Merci pour votre lecture.

Sources : Essity, Inserm, LP Conseils, Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Observatoire des inégalités, ONU, Règles élémentaires.

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